Puisque l'info commence à circuler un peu partout je vous la met également, sachant que pour le moment il n'y a eu aucune certitude de cet enregistrement...
Robien se décerne une mention très bien
Face aux syndicats qui dénoncent la pénurie, le ministre dépeint une rentrée en rose et promet les mêmes chances pour tous.
Par Véronique SOULE
Gilles de Robien est un brin magicien. A écouter le ministre de l'Education nationale, les réformes, à peine engagées, sont déjà des succès, les moyens abondent là où ils sont nécessaires et son ministère est dans une formidable mutation qui va permettre d'assurer des chances égales à tous. On est ainsi à mille lieux de la situation dégradée pénurie d'effectifs, réformes en trompe-l'oeil décrite par les syndicats qui ont appelé à une grève le 28 septembre.
Le ministre a tenu à ouvrir sa conférence de presse de rentrée hier avec le tout nouveau «socle commun», la liste des connaissances de base à maîtriser en fin de 3e en français, maths, langue vivante, informatique. Il n'a pas hésité à qualifier son adoption d' «historique»... Concrètement, cela ne devrait se traduire cette année que par une évaluation en CE1, histoire de repérer au plus tôt les élèves en retard. « 20 % des enfants éprouvent des difficultés de lecture en entrant en 6e», a-t-il déploré.
«Automatismes». Revenant sur la très sensible question de l'apprentissage de la lecture, le ministre a répété combien il était important de commencer par la méthode syllabique, le b.a.-ba. «Tous les scientifiques le disent, a-t-il argué, c'est comme la conduite automobile, il faut d'abord connaître le frein, l'accélérateur, puis acquérir les bons automatismes.» Son insistance devrait encore un peu plus exaspérer les enseignants qui se sentent mis en cause, d'autant que la méthode globale a été abandonnée depuis longtemps.
Toujours content de lui, Gilles de Robien a célébré sa réforme de l'éducation prioritaire avec l'apparition de collèges «Ambition Réussite» aux moyens renforcés. «Quand les élèves ont le sentiment que tout est joué d'avance, a-t-il souligné, le pacte républicain est rompu.» Pour que l' «ascenseur social» expression en vogue dans les cercles du pouvoir redémarre, tous les efforts sont donc portés sur ces 249 collèges. Ignorant la polémique sur les professeurs supplémentaires qui vont y être affectés (lire ci-contre), il a assuré que 970 des 1 000 prévus avaient été recrutés sans problème.
«Repère». Les jeunes socialement défavorisés doivent être aidés, mais avant tout les plus méritants. «Au début des années 50, 30 % des élèves des grandes écoles étaient fils d'ouvriers et d'employés, aujourd'hui ils sont moins de 10 %», a regretté Gilles de Robien. Les bourses au mérite pour les lycéens passent donc de 28 500 à 100 000. Le ministre s'est aussi félicité que 12 % des élèves de ZEP (zone d'éducation prioritaire) ayant eu une mention très bien au brevet, aient profité de la nouvelle possibilité d'intégrer un lycée de leur choix, hors de leur zone. Une mesure décriée par les syndicats, qui, avec le départ des bons élèves, prédisent une ghettoïsation accrue. La note de vie scolaire, introduite cette année, va dans le même sens : il s'agit de mesurer l'attitude de l'élève et son civisme. «On dit que les enfants sont en perte de repères, et bien en voilà un», a souligné le ministre. La grève du 28 septembre n'a pas semblé l'ébranler : «Je sais faire le distinguo entre la réalité et les postures.» Les 7 500 suppressions de postes dans le projet de budget 2007,dénoncées par les syndicats, ne seraient selon lui qu'une vulgaire querelle de chiffres.
Enfin, le ministre a voulu faire un geste envers les enseignants : des spots télé où des personnalités Simone Veil, Amélie Mauresmo, Jenifer se succèdent pour citer leur prof préféré. Une série intitulée «On doit tous quelque chose à un professeur».
http://www.liberation.fr/actualite/societe/201708.FR.php